Newsletter actu.pêche05 n°550

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LA PETITE HYDROELECTRICITE DANS LES HAUTES ALPES,
une énergie « VERTE »?
UNE FAUSSE BONNE IDEE !!!
 
STOP AU GÂCHIS ENVIRONNEMENTAL !

Un désastre environnemental s’aggrave et s’accélère dans notre département des Hautes Alpes dans l’indifférence générale.
Les projets de petites centrales hydro-électriques de faible production déferlent sur les Hautes Alpes, sans réflexion, sans concertation préalable.
Ces projets, d’intérêt mineur sur le plan énergétique sont d’un impact majeur du point de vue environnemental.

Ils frappent et sacrifient les rares cours d’eau ou parties de cours d’eau encore épargnés, proches de leur état naturel, sans réel interêt énergétique mais assurément financiers.
Des installations vertes OUI mais du vert de la couleur des Dollars !
Il est urgent de sortir d’une vision idyllique de la petite hydroélectricité « verte » et de préserver autant que possible aujourd’hui les rares cours d’eau épargnés, encore naturels de notre département.

Nos cours d’eau haut-alpins sont aujourd’hui fortement équipés, suréquipés pour certains. Une, deux et parfois trois micro-centrales sont implantées sur un même torrent.
N’est-ce pas suffisant? Faut-il encore sacrifier ce qui reste encore de naturel? Et pour quel intérêts? Ne pouvons-nous pas les conserver, naturels, véritables patrimoine naturel des Hautes Alpes?

UNE PRODUCTION DÉRISOIRE

Savez-vous que selon un rapport très récent d’un Service de l’Etat, s’agissant de la petite hydroélectricité, celle la même qui pullule dans notre département, considérée comme des aménagements d’une puissance inférieure à 0,5 MW, elle représente environ 125O installations pour une production totale d’hydroélectricité de 2% de la production totale d’hydroélectricité, MAIS et surtout 0,2 % de la production d’électricité, soit … une production d’énergie …. négligeable!!! Aucun intérêt face à leur impact environnemental.

Les pouvoirs publics entendent développer le parc de ces petites installations à hauteur de 50%. Or, même en suivant ces préconisations, seule 0,5O % de notre consommations d’énergie serait ainsi assurée, après avoir construit plus d’un millier de nouvelles centrales et sacrifié le peu de nos cours d’eau encore naturels. Est-ce bien raisonnable ?
En guise de « carotte » juteuse », une obligation d’achat de l’électricité produite est garantie par EDF pendant toute la durée d’autorisation et a des prix avantageux, des compléments de rémunérations. Ce qui permet d’amortir ces installations dans des délais courts pour des durées d’autorisation très longues. Juteux!
Connaissez-vous dans d’autres secteurs d’activité avec de pareils avantages?
Mais sachez que c’est vous, abonnés au service de l’électricité qui payez la note au moyen d’une taxe, au dos de votre facture : la C S P E, et vos impôts !

L’ILLUSION D’UNE ENERGIE PROPRE ET RESPECTUEUSE DE L’ENVIRONNEMENT

Ces installations sont, dans la quasi totalité des cas, associées à la présence d’un barrage, bétonné, en plein lit du cours d’eau, obstacle à l’écoulement naturel des cours d’eau (plus de 100 000 obstacles recensés en France soit 1 en moyenne tous les 5 km……et cela va être pire chez nous si rien n’est fait.)
Leurs installations nécessitent également la pose des conduites forcées le long du cours d’eau, si ce n’est parfois dans le cours d’eau avec la création d’énormes tranchées, la construction de bâtiment abritant la centrale, souvent disgracieux dans des lieux naturels souvent interdits à toute autre construction. Une exception !
Ces installations et leur fonctionnement court-circuitent plusieurs kilomètres des cours d’eau et constituent une gêne à la libre circulation des poissons, au taux de leur franchissement très incomplets, au transit sédimentaire (sable, graviers…), à toutes les espèces animales et végétales riches et variées.

Altération du transit sédimentaire, fermeture des milieux naturels, modification du régime thermique, altération de l’auto-épuration…
S’y ajoutent les impacts dus aux turbines, à la modification du régime naturel hydrologique, aux conditions morphologiques et biochimiques qui en résultent, aux créations des voix d’accès et des tranchées pour la pose des conduites forcées, en pleine nature encore vierge, etc.

LEUR PRÉSENCE MULTIPLE SUR UN MÊME COURS D’EAU CUMULE CES IMPACTS

Plusieurs kilomètres, et parfois plus de 60 % du cours d’eau, (par effets cumulés) voient leurs eaux dérivées, sorties du cours d’eau pour alimenter les conduites forcées et la centrale en aval, créant des tronçons court-circuités au sein desquels les débits qui y sont délivrés correspondent pour la plupart du temps à des débits d’étiage sévères…
Autre impact important, la mortalité à la dévalaison pour les poissons qui transitent dans les turbines.

D’AUTRES ALTERNATIVES EXISTENT :

– La modernisation, l’optimisation énergétique des infrastructures existantes, (modernisation des turbines existantes)
– le développement d’autres sources d’énergie notamment la géothermie, le solaire, la biomasse.
– le renforcement des actions de sobriété et d’efficacité énergétique ; le gisement d’économie d’électricité et d’énergie est considérable.
– turbinage des eaux issues des retenues de substitution lorsqu’elle existent, des rejets de station d’épuration, lorsque cela s’avère possible, des débits réservés dans la mesure où les enjeux énergétiques sont avérés et les enjeux environnementaux non limitants..
– un moratoire sur les projets en cours
– une réflexion territoralisée du développement de l’hydroélectricité concertée avec l’ensemble des acteurs concernés. (Services de l’ Etat, Usagers, Associations environnementales etc…), afin de mettre en place une stratégie départementale voir régionale permettant de garantir la préservation de la biodiversité et les objectifs de la Directive-Cadre sur l’Eau, afin de supprimer les effets d’aubaines (financiers).
– Aboutir ainsi à un consensus avec l’ensemble des usagers, sur la base d’une analyse stratégique territorialisée des enjeux environnementaux et énergétiques d’une part sur des secteurs à enjeux environnementaux où toute nouvelle installation hydroélectrique serait exclue et d’autre part sur des secteurs de « développement de l’hydroélectricité » à moindre impact environnemental.
Il est encore possible de gagner en terme de production d’énergie et de respecter nos milieux naturels aquatiques, formidable patrimoine naturel de notre département.

CESSER AINSI « L’EFFET AUBAINE » ACTUEL!

En France, les cours d’eau offrant la plus forte productivité hydroélectrique sont aujourd’hui équipés. Ceux non équipés présentent une très faible productivité, mais de très forts enjeux environnementaux, c’est le cas dans notre département des Hautes Alpes..
Précision étant ici faite que les objectifs de développement fixés par la législateur à l’horizon 2023 par une loi de 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte ont été atteints à 98 % au 3O septembre 2019, et sûrement plus encore à ce jour.

Des Hydro-électriciens envisagent même la construction de micro-centrales sur des cours d’eau classés en « Liste 1 » et/ou en Réservoirs Biologiques classés en très bon état écologique; comprenant tous les habitats naturels utiles à l’accomplissement du cycle biologique d’une espèce (reproduction, refuge, croissance, alimentation). Ces zones qui jouent des fonctions de « pépinière » et de « source colonisatrice » d’individus adultes reproducteurs et/ou de propagules nécessaire à la survie des espèces piscicoles.
Les hydro-électriciens sollicitent les services de l’Etat pour obtenir leur déclassement. Un seul but : turbiner tout ce qui peut l’être !

Cette notion de  »Réservoir Biologique » nécessaire au maintien ou à l’atteinte du bon état écologique des cours d’eau du bassin versant est essentielle dans un contexte départemental où grand nombre de pressions anthropiques grèvent nos cours d’eau. Ces territoires, peu nombreux, encore relativement préservés soutiennent la biodiversité à l’échelle du bassin versant. Il serait scandaleux encore une fois de les sacrifier sur l’autel de cette pseudo « énergie verte » !



Des représentants du Collectif Haut Alpin Pour la Protection des Torrents et Rivières (H DENIS, T PASCAL, M BAUDRY et B FANTI) ont été reçus à leur demande le 3 Juin dernier par Monsieur le Secrétaire Général de la Préfecture des Hautes Alpes, accompagné de Monsieur le Directeur de la Direction Départementale des Territoires et on pu leur faire connaitre leur inquiétude, leur désaccord largement argumentés face à cette prolifération de projets dans le département .
Les pêcheurs demandent un moratoire sur ces projets, une réflexion, une étude et mise en place d’alternatives à ces projets.  
 

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