Microcentrale du Tabuc – réunion EDSB

Compte rendu de la réunion du 29 juillet 2014 à 14H entre EDSB, les Amis du Casset, quelques membres des commissions extramunicipales et quelques élus de la commune sous la présidence de Madame le Maire, à la mairie  du Monêtier.

Introduction : présentation de l’histoire d’EDSB, régie devenue une SEM en 1991 (51% mairie de Briançon, 49% EDF), qui fournit actuellement 35% des besoins en électricité de Briançon et St Martin de Queyrières, réalise 9 Millions d’euros de CA, et un bénéfice de 10% du CA. La fourniture d’électricité est limitée géographiquement aux communes de Briançon et St Martin de Queyrières. Pour la production, EDSB étend son périmètre au Briançonnais. L’avis d’EDF est requis à l’occasion des projets importants dépassant plusieurs millions d’euros comme par exemple la microcentrale du Fontenil (7Millions d ‘€).

Présentation du  projet par le chef du pôle production d’EDSB.

Très peu de rivières pouvant encore faire l’objet d’aménagements hydroélectriques,  il précise que les Tabuc ont été déclassés en 2013  de la liste 1 (liste des cours d’eau sur lesquels aucune autorisation ou concession ne peut être accordée pour la construction de nouveaux ouvrages) afin de pouvoir  justement les aménager.  Le projet n’est pas encore totalement défini, l’étude d’impact qui doit couvrir les différentes saisons se terminant    au plus tard vers janvier 2015.  L’étude d’impact confiée à un bureau d’étude spécialisé, est en cours pour le Petit et le Grand Tabuc. Ensuite, viendra l’étude de faisabilité afin d’envisager notamment la rentabilité du projet, puis l’étude technique.

Le projet comporte deux microcentrales  distinctes (une sur le petit Tabuc, une sur le grand Tabuc). Il s’agit d’installations en dérivation qui détournent une portion non négligeable du cours d’eau (l’énergie est principalement issue de la hauteur de chute, l’eau étant restituée à distance de la prise d’eau).

La puissance serait de 1,5MW pour chacune d’elles. Les prises d’eau seraient des prises « de montagne » sans réservoir. Le dessableur serait enterré à la cote 1800 pour le grand Tabuc et pour le petit Tabuc, soit à la cote 1680 si les deux torrents sont utilisés (torrent du Casset et torrent du Tabuc), soit à une cote plus élevée (100 m linéaire au dessus) si le torrent du Casset n’est pas utilisé. Le choix n’est pas encore déterminé.

La suite ne concerne que le petit Tabuc

Pour le captage, des aménagements importants sont nécessaires pour dessabler compte tenu de la nature des sables  charriés par l’eau, et il faudra prévoir des renouvellements fréquents du matériel. La conduite forcée serait de 600 à 700 mm de diamètre et enterrée à 1m de profondeur. Située en rive droite, son tracé emprunterait autant que possible la piste et le chemin selon la nature de la roche sous-jacente, sauf en dessous du pont du Clôt du Gué où le chemin passe en rive gauche. La conduite passerait alors à travers le petit bois, et de nombreux arbres devront être abattus. Les tuyaux raccordés auraient une longueur de 3m permettant de s’adapter à la morphologie du terrain. Mais compte tenu du terrain rocailleux, la pelle à chenille devra être utilisée.

La restitution de l’eau et la construction de la microcentrale se feraient rive droite du Tabuc à l’entrée du village avant le confluent avec la Guisane.Il faudra sans doute défricher, et le bâtiment serait d’une dimension comparable à celle des chalets  dans le voisinage (50 à 70m2 au sol). Le bruit est important et un effort sera fait pour diminuer la nuisance sonore de l’installation. Le raccordement avec le réseau électrique se ferait en utilisant des postes de raccordement existants et en enterrant les lignes jusqu’au poste de raccordement. La turbine serait une turbine Pelton qui a un rendement plus important à l’étiage.

La production annuelle d’électricité attendue avoisinerait 5GWh (soit l’alimentation de 200 à 250 foyers). La puissance prévue est de 1,5 MW*.  L’étiage se situant en février, il est probable que la microcentrale soit arrêtée de janvier à mi mars. Inversement en période estivale,  vu le débit plus important, il y aura « surverse » (dépassement du débit réservé).

Sur les débits réservés, la loi sur l’eau impose un débit réservé fonction du module (c’est à dire du débit moyen). C’est l’étude d’impact qui  devra déterminer le module, il n’est pas connu à ce jour. Il existe des études anciennes mais elles doivent être réactualisées. Le débit réservé peut être différent en été et en hiver (L’ONEMA, Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques, apporte son expertise dans l’évaluation des débits réservés). EDSB laisse dans ses projets, en général, un débit réservé supérieur à 10% du module, de l’ordre de 2 à 2,5 fois plus

Aspects économiques et financiers

L’électricité est vendue à EDF  au tarif H07 qui dépend de la puissance de la centrale, dans ce cas environ 7,5 c€/kWh garantis par contrat sur 20 ans. La production étant irrégulière, la prime de régularité n’est pas accessible.

La rentabilité du projet est donc liée à l’obligation de rachat à ces tarifs avantageux pendant l’été au moment où il n’y a pas besoin de cette électricité supplémentaire. Il est clair que la vente sur le marché libre en été,  au moment où l’électricité est excédentaire, diminuerait considérablement la rentabilité de l’opération. C’est en février que la demande est importante dans la région et la production sera nulle à ce moment.

Le projet du petit Tabuc coûterait 2 à 3 Millions d’€, La mise en place de la conduite forcée et le groupe de production représentent l’essentiel du budget Des subventions peuvent être obtenues de l’ADEME.

Deux  possibilités existent  pour monter le projet avec la commune : soit un partenariat avec partage des dividendes,  soit une redevance en général fixée autour de 8% du CA. Madame le Maire signale que la commune ne souhaite pas être partie prenante dans le projet et préfère la redevance.

Le retour sur investissement prévu est environ de 10 ans à 12 ans (contre 20 ans pour une centrale nucléaire). L’autorisation est délivrée pour 40 années maximum. Au bout de 10 ans, il faut faire des travaux de maintenance lourde.

Suite à l’étude d’impact et de faisabilité, l’arrêté préfectoral d’autorisation pourrait être délivré en 2017. Les travaux ne pouvant se faire l’été pendant la période touristique, l’aménagement s’étalerait sur deux saisons, le printemps et l’automne. La production n’est envisagée qu’à partir de 2020.

Un intervenant fait remarquer qu’il s’agit d’un projet très rentable et qu’EDSB et la commune pourraient sacrifier un peu de la rentabilité en déplaçant la microcentrale au niveau du Pont du Clôt du Gué de façon à laisser tout le débit dans la rivière le long de la piste dans sa partie plate.

Il est répondu à une question sur l’emploi éventuel  créé qu’il n’y a pas de création d’emploi  du fait de ce projet : les gros projets actuels (Fontenil) et les autres petits  projets en cours ne feraient que conforter un emploi à Briançon.

*correspond à un débit prélevé de 1,4 m3/s, d’après nos calculs tenant compte du rendement estimé de 70%, voir sur notre site les éléments chiffrés correspondants.

 

 

 

 

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