Non à la microcentrale

Projet de microcentrale sur le petit Tabuc

DCIM100MEDIA1 août 2015 ces chiffres de puissance ont été établis à partir de données issues de nos entretiens avec EDSB  en 2014, que le projet a sans doute évolué dans l’intervalle, et que nous mettrons  à jour ces données dès que nous aurons plus amples informations:

“Lors d’une réunion avec EDSB le 11 septembre 2014, nous avons appris que le choix avait été fait de ne pas capter le torrent du glacier, le captage du petit Tabuc se situerait en conséquence un peu au dessus de 1700m,  partiellement en zone centrale du Parc des Ecrins , ce qui élève la hauteur de chute à 170m. le module serait inférieur à 700l/s. En moyenne 85% du débit serait dérivé.
Nous vous signalons d’autre part que  l’on constate des prix de l’électricité en Europe négatifs de temps à autre du fait des tarifs régulés des éoliennes et des microcentrales hydrauliques qui produisent en été. Le projet Petit Tabuc, dont la rentabilité provient du prix de rachat garanti par EDF, participerait à ce déséquilibre (source:  Flash-info n° 39 juin 2014  France Hydroélectricité, pages 1à 3) »

Le petit Tabuc était une rivière protégée, et par décision du préfet de Bassin, publiée au JO  en septembre  2013,  le petit Tabuc a été retiré de la liste 1 (des rivières  où aucun aménagement n’est envisageable) pour permettre un   projet hydroélectrique « stratégique » pour la région. Pour comprendre la nature exacte du projet, notre association a sollicité une réunion d’information auprès d’EDSB le promoteur du projet et de la mairie du Monêtier-Les-Bains. Cette réunion a eu lieu le 29 juillet 2014

Vous trouverez ci-dessous les éléments d’information obtenus au cours de cette réunion (compte rendu disponible ici ).

Le projet envisagé

Il s’agit d’un projet de 1,5MW environ sur chaque Tabuc (et non plus d’un projet global rassemblant les deux à hauteur de 4,5 MW, comme indiqué lors de la consultation préalable au classement des cours d’eau du bassin Rhône Alpes Méditerranée). Pour obtenir cette puissance de 1,5 MW, les premières évaluations conduisent à montrer qu’à certaines périodes de l’année jusqu’à 90% du débit du petit Tabuc serait prélevé, et qu’en hiver le débit serait insuffisant pour faire tourner l’installation.

La prise d’eau serait située en dessous du lac de la Douche à la cote 1680m, ou plus haut selon la décision d’inclure ou non  le torrent du Casset dans le projet. La microcentrale serait située en rive droite du petit Tabuc avant le confluent avec la Guisane. Il faudrait sans doute défricher une partie de la forêt, et le bâtiment serait d’une dimension comparable à celle des chalets dans le voisinage (50 à 70m2 au sol). Le bruit serait important et un effort serait fait pour diminuer la nuisance sonore de l’installation. La construction de la conduite forcée emprunterait en grande partie le chemin de  montée au lac de la Douche. Les travaux devraient s’étaler sur 2 ou 3 ans. La difficulté du terrain rocailleux rendrait obligatoire l’utilisation de pelles mécaniques.

Ces éléments ont renforcé notre inquiétude et nous conduisent à nous opposer à ce projet de microcentrale pour les 5 raisons suivantes:

  1. Ce projet détruirait la plus belle promenade de la vallée et la fragile harmonie d’un site exceptionnel. La réduction de 90% du débit produirait une modification du régime hydrologique dans les tronçons court-circuités: réduction de la surface mouillée, disparition de la brumisation, perte de la mémoire de crue et maintien du risque rare de fortes crues; elle produirait également une diminution voire disparition d’espèces animales ou végétales.
  2. L’électricité serait créée principalement pendant l’été, alors que la production, à cette époque de l’année est déjà supérieure à la demande régionale.
  3. Les habitants de la commune du Monêtier-les-Bains ne trouveront aucun bénéfice particulier à cette production d’électricité. Le projet n’engendrera aucun emploi pérenne pour la population locale.
  4. Seul le surcoût payé par le consommateur sur sa facture d’électricité et le rachat automatique par EdF de l’électricité produite à un tarif majoré permet éventuellement d’envisager une rentabilité de l’exploitation sur une durée contractuelle de 20 ans, durée particulièrement courte à l’échelle d’une vallée millénaire. Les générations précédentes nous ont confié un patrimoine naturel inestimable, et nous ne voulons pas être la génération qui détruit irrémédiablement cet héritage.
  5. Le bénéfice financier que la commune pourrait réaliser à travers cette opération nous semble dérisoire par rapport aux pertes dues à la diminution du nombre de touristes qui serait engendrée par le saccage d’un des plus beaux sites de la vallée. La promenade du vallon du petit Tabuc est la plus fréquentée de la vallée, et l’un des rares sites accessibles à toutes les générations (petits enfants, parents et grands-parents).

Chiffres concernant le débit et la puissance.

(pour nous rejoindre, cliquez ici)

5 réflexions sur « Non à la microcentrale »

  1. Completement fou. Mais quand on voit des milliers d’ovins, de vaches, de bergers, de clotures electriques, de chiens et de patous, a l’interieur meme du parc national des Ecrins, au dela du Col D’Arsine, ce n’est pas tres etonnant.
    Bientot ils tueront les marmottes dans le parc pour faire de l’argent.
    Patrice Ayme’,
    citoyen de la vallee de la Guisane depuis plus d’un demi siècle.

  2. Quatre suggestions et remarques:
    1) Faire une page FACEBOOK des amis du Casset.

    2) Refuser de rentrer dans la semantique Orwellienne qu’implique le terme « microcentrale ».
    En fait il s’agit d’une centrale hydraulique banale avec une usine, une conduit forcee, et un barrage. L’horreur industrielle, quoi.

    Rien, absolument rien, de « microscopique ».
    Je suggere donc d’utiliser le mot « barrage », plutot que « microcentrale ».

    3) Expliquez a certains autochtones qu’il perdront plus en tourisme qu’il ne recevront en devises d’EDF, par un ou deux ordres de magnitude.

    4) Il y a d’enormes chiens de berger et de « protection » dans la zone coeur du parc, dans la zone d’Arsine. Au moins quatre. Les bergers reconnaissent qu’ils se nourrissent sur place, principalement de marmottes. Donc le Parc National a deja ete’ mis en exploitation pecuniere par des particuliers.

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